La bourrache, de la poésie au potager

La bourrache est une plante annuelle que l’on rencontre souvent dans les potagers naturels et biologiques, plus souvent cultivée pour sa faculté à attirer les pollinisateurs que pour l’assiette du jardinier. Il est toutefois possible de consommer ses feuilles, ce qui reste peu courant. Ce qui l’est plus c’est d’agrémenter les salades de ses fleurs, on peut même en faire des liqueurs. Enfin, l’huile extraite de ses graines est d’une grande richesse en acides gras essentiels, nous y reviendrons à la fin de l’article. Quoiqu’il en soit, au jardin potager, la bourrache est avant tout une plante qui suscite de l’émerveillement.

Une fleur discrète et captivante

La fleur n’est pas très grande mais elle émerveille celui qui prend le temps de l’observer. Par sa structure à cinq pétales et cinq sépales, elle forme une petite étoile bleuté, parfois rose. Les cinq étamines portent des anthères noires qui en se regroupant entre-eux, forment un petit cône proéminent. La bourrache étant généreuse et fertile, fleurit précocement, abondement et en toutes saisons excepté l’hiver.

De la bourrache au potager
La bourrache fleurit généreusement

De la liberté : Semez-la ici, elle repartira là-bas

La bourrache au potager se resème spontanément, une fois que vous l’aurez semé vous aurez des difficultés à la contrôler, il faut simplement être prêt à l’accepter et lui laisser l’opportunité de repartir là ou elle ne vous gène pas dans votre potager. Si vous devez retirer des plants elle n’est pas difficile à désherber tant qu’elle est relativement jeune et une fois coupée ses feuilles perdent très rapidement leur vigueur. C’est aussi une difficulté si vous voulez la déplanter ou la mettre en godet pour en donner à des amis, il faut s’assurer de l’arroser aussitôt.

Vous aurez à tous les coups cette surprise de la voir repartir à quelques mètres de votre premier semis. En effet ses graines, les nucules, sont riches en lipides et sont appréciées des oiseaux et des insectes dont particulièrement les fourmis. Ces dernières en font provision dans leur fourmilière et il arrive qu’elles oublient quelques graines en chemin. De même si elles oublient de les consommer rapidement elles vont germer dans la fourmilière aussitôt que les conditions seront favorables à leur germination. D’autant plus que la semence de bourrache n’ayant pas besoin de dormance, elle va germer très facilement, et ce la même année que votre premier semis.

Mellifère et attirant les auxiliaires

Elle est aussi incroyablement mellifère, d’ailleurs à certaines périodes de l’année comme en mai elle est remplie d’abeilles.

Bourrache au potager : une plante très mellifère
Abeille domestique butinant la bourrache
Au tour du bourdon terrestre

Les bourdons ne sont pas en reste, ils la visite également très régulièrement. J’ai également pu observer à plusieurs reprises (pas de photos désolé) la demoiselle aux yeux d’or adulte, qui satisfait ses bonnes résolutions végétariennes après sa vie larvaire extrêmement carnivore !

Extraire de l’huile de bourrache

Quittons quelques instants le potager et intéressons nous à son huile. Extraite de ses graines, l’huile est riche en acides gras essentiels dont l’acide gamma linolénique. Cette molécule, rare dans les végétaux, est présente en bonne quantité dans notre organisme quand on est jeune. En vieillissant, l’enzyme qui la synthétise à partir de l’acide linolénique, diminue au fil du temps. Or cet acide gamma linolénique favorise un bon renouvellement des cellules et leur élasticité.

Il serait intéressant de combler ce manque par l’alimentation et donc par l’huile de bourrache ou d’onagre, bien que cette dernière en contienne dans une moindre proportion. Quelques gouttes dans vos salades et c’est parti pour rester jeune éternellement ! On peut rêver ;-)

Reste que le prix est particulièrement élevé, je l’ai vu a 70€ le litre sur internet.

Revenons au jardin, dans un désir d’autonomie et avec suffisamment d’espace, il serait possible de cultiver la bourrache en grande quantité pour en récolter les graines et extraire sa propre huile. Il existe aujourd’hui des petites presses à huile pour les particuliers.

D’après ce que j’ai pu trouver dans la bibliographie, on récolterait 3 à 5 quintaux de semences par hectare et on peut extraire 20% d’huile d’une graine. Ramené à 100 m² de culture on pourrait récolter 3 à 5 kg de graines soit 0,6 à 1L d’huile de bourrache.


Bibliographie : La Bourrache, une étoile au jardin de Bernard Bertrand

Publications similaires

3 commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *