autonomie au potager

Conseils pour gagner en autonomie au potager bio

J’ai le sentiment que les jardiniers d’aujourd’hui cherchent de plus en plus d’autonomie au potager. Certainement par question d’économie, les intrants ont un coût relativement important, en commençant par la semence, le terreau pour les semis, les produits de fertilisation, jusqu’au produit miracle qui permettra de soigner telle maladie ou lutter contre tel insecte. Mais également par question d’éthique environnementale, en produisant sa propre nourriture (même une petite partie) on réduit son impact sur la planète. Je rejoins ici l’idée permaculturelle où le local agit sur le global et inversement.

Nous allons voir dans cet article quelques conseils avec des exemples concrets. Si vous êtes déjà un jardinier éco-responsable il est probable que certains de ces conseils ne soient qu’une redite, mais les avez-vous mis en pratique ?

L’autonomie au potager en produisant votre compost

Le compost est un pilier de la fertilité au potager biologique. Il permet de fertiliser vos planches de cultures et d’augmenter la teneur en humus de votre sol. Je suis encore très étonné de voir mes voisins (je cultive dans un jardin familial) me dire que composter attirerait les rats et c’est la raison pour laquelle ils ne font pas de compost et amènent tout en déchèterie. Heureusement qu’il y a de plus en plus de campagnes sur le compostage !

Composter n’est pas qu’un simple tas de déchets, bien réalisé un compost est une mine d’or pour le jardinier. Suivez le lien pour avoir plus de conseils sur la réalisation d’un bon compost.

Voici un conseil pour son utilisation. Avant de l’utiliser (par exemple pour faire du terreau, voir point suivant) il est préférable et recommandé de le tamiser. Si vous n’avez pas l’envie d’investir dans un tamis utilisez tout simplement une caisse à champignons.

tamisage
A défaut d’un vrai tamis utilisez par exemple une caisse à champignon, le maillage n’est pas trop fin.
Compost tamisé, idéal pour fertiliser vos planches de culture
Compost tamisé, idéal pour fertiliser vos planches de culture ou pour rentrer dans la composition de votre terreau maison

Faire votre propre terreau ?

De nombreuses plantes du potager sont produites indirectement, en godets, terrines, plaques alvéolées ou encore en mottes. Tous ces contenants nécessitent du terreau dont le coût n’est pas toujours donné. Alors pourquoi ne pas essayer de le produire par vous même ?

Un terreau simple est de mélanger 50% de compost tamisé avec 50% de terre de jardin. Le compost ne doit pas être tamisé trop finement car il faut de la matière, de la fibre pour aérer et retenir l’air et l’eau. Le compost apporte aussi l’humus pour une bonne fertilisation.

Un dernier conseil, avant de l’utiliser faites un test de germination, par exemple en terrine avec quelques radis.

Produire votre plantes à paillis

Dans un potager bio il est important de pailler pour protéger la terre. Pour pailler les cultures du potager de nombreux matériaux peuvent être prélevés dans un jardin, par exemple si vous avez une zone plus naturelle vous pouvez couper des herbes au printemps et utiliser ce foin une fois qu’il est sec.

Il est possible aussi d’acheter une botte de paille auprès d’un agriculteur bio, ce n’est pas très excessif en terme de coût, mais nous sortons du thème de l’autonomie au potager. Alors, il est toujours intéressant de cultiver des plantes qui vous permettront de pailler au moins une partie de votre potager. Nous pouvons nous orienter du côté des engrais verts, commençons par nous intéresser à la luzerne.

Vivace et productive, la luzerne

La luzerne est une plante vivace qui résiste bien à la sécheresse, elle va pouvoir rester plusieurs années à un endroit peu cultivé. Par exemple au pied de petits arbustes comme les groseilliers, les cassissiers. Si vous cultivez également un verger à côté du potager, la luzerne peut être semée au pied des fruitiers. Mieux encore, tout autour de vos consoudes ! La luzerne est aussi une légumineuse, elle va fixer l’azote atmosphérique dans des nodosités racinaires et enrichir (à sa mort) la plate bande où elle est cultivée.

De plus, et c’est ce qui nous intéresse ici, la croissance de la luzerne est rapide, elle va produire une importante quantité de biomasse, vous pourrez la faucher et l’utiliser en paillis et ce plusieurs fois la même année ! Je recommande de la laisser en place au moins deux ans si elle est cultivée sur une plate bande destinée à des légumes, mais n’hésitez pas à la laisser plus longtemps.

De l'autonomie au potager en produisant son paillis de luzerne
Dans mon potager la luzerne prend place au pied des poiriers (avec d’autres plantes)

Tirer profit de l’hiver avec le seigle, l’avoine, le blé et la vesce

Durant l’hiver, la majorité des potagers ont un aspect désertique, leurs sols sont nus. Érosion, pollution, perte de nutriments, en bref c’est ce qu’il faudrait éviter de faire en cette période.
Des plantes très rustiques comme les céréales (avoine, blé, seigle) peuvent pousser durant cette période, bien que leur croissance ne sera pas non plus exceptionnelle mais elle est bien présente. C’est pourquoi il ne faut pas tarder pour les semer dès le début de l’automne, afin qu’elles tirent un maximum d’énergie du sol encore un peu chaud et qu’elles grandissent suffisamment avant d’attaquer l’hiver. On peut associer à de la vesce d’hiver qui est une légumineuse. A la sortie de l’hiver vous aurez une biomasse importante qui peut vous servir de paillis ou être incorporé en surface du sol en tant qu’engrais vert classique.

J’ai consacré un article entier à cette technique, découvrez le ici.

Préparer vos potions pour soigner vos plantes

Pourquoi se procurer des produits de traitements (même bio) lorsqu’il est possible de prélever dans votre potager des plantes pour réaliser vos propres préparations.

J’ai eu le retour que ce type de plantes n’était pas toujours facile à trouver (absinthe, tanaisie, prêle, etc…). En réalité il n’y a pas besoin d’aller bien loin, votre potager contient une mine de légumes permettant de faire des préparations. Quelques exemples :

Une décoction d’ail contre des acariens ou les maladies cryptogamiques de vos fraisiers ou contre la piéride du chou.

Un purin d’oignon contre la mouche de la carotte (à pulvériser pendant les vols).

Une infusion de rhubarbe contre le ver du poireau ou des larves qui s’attaquent aux racines (hanneton).

Une macération de tomate (feuille, par exemple les gourmands) en pulvérisation sur les choux contre la piéride.

Faire vos propres semences, un pilier de l’autonomie au potager

Récolter ses semences est un pilier de l’autonomie au potager. L’achat de semences et de plants est le poste le plus onéreux dans le potager. Bien entendu faire ses graines prend forcément plus de temps pour le jardinier et nécessite de solides connaissances préalables. Mais certaines espèces sont plus simples à récolter comme la tomate, le pois, les fèves et autres légumes-fruits. En développant petit à petit vos connaissances à sujet vous allez gagner progressivement en autonomie. De plus c’est une très bonne façon d’adapter les variétés de légumes et autres plantes à vos conditions climatiques et à votre sol, donc à votre terroir.

NB : Article mis à jour en mars 2017

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