Semer les potagères et les aromatiques

Semer, un acte millénaire, b-a-ba du jardinage.

Semer demande de la patience, c’est un geste qui taquine notre monde actuel, le monde du tout, tout de suite.

Voir les graines que l’on sème, lever, fait sourire !

Voici quelques citations personnelles en guise d’introduction sur ce geste à la fois enfantin, transmetteur de vie, suscitant l’étonnement philosophique, mais aussi aux enjeux politiques… Rassurez-vous, nous sommes là pour débuter en jardinage et nous allons poursuivre de manière bien plus pragmatique sur ce sujet éminemment passionnant !

Dans un potager ou jardin nourricier, nous semons majoritairement des graines de plantes potagères et d’aromatiques. Quand nous débutons, il est parfois plus rassurant de se procurer directement des plants. C’est alors un choix judicieux pour les plantes vivaces. Mais en ce qui concerne les annuelles et bisannuelles ce n’est pas l’option la plus économique. Cela reste évidemment la meilleure option tant que vous n’avez pas acquis le minimum de matériel nécessaire pour réussir un semis.

En outre, dans ces jardins nourriciers contemporains nous semons (ou laissons pousser) de plus en plus de plantes qui viennent soutenir la biodiversité faunistique. Dans notre monde en plein bouleversement, nous tentons ainsi de rééquilibrer un peu la tendance actuelle en offrant aux insectes de la nourriture et des refuges en toutes saisons.

Enfin, les jardins sont des lieux où nous pouvons laisser aller notre créativité. Ils se complètent alors de semis de fleurs diverses et variées, de plantes compagnes.

Réunir les bonnes conditions

Semer demande de réunir les conditions propices à la levée des graines. Ces conditions réunissent trois facteurs que nous allons retrouver systématiquement, ce sont la température, l’humidité et la lumière.

Selon les espèces de plantes, l’exigence envers ces trois facteurs varie. Une graine aura toujours besoin d’une certaine chaleur couplé a une humidité suffisante pour déclencher sa germination. L’importance de la lumière intervient dans la grande majorité des cas après la germination des graines. Toutefois elle peut aussi être nécessaire pour amorcer la germination de certaines espèces. Ce cas est toutefois assez rare et ne concerne pas les potagères. Quoi qu’il en soit, dès que les graines commencent à germer, la présence de lumière est indispensable ! Les plantes commencent à faire de la photosynthèse et peuvent croitre harmonieusement.

Retenez pour le moment que certaines espèces sont plus exigeantes que d’autres pour germer. Elles demandent par exemple une température plus élevée que d’autres. Retrouvez ici les plages de températures nécessaires à la germination des potagères.

À semer ou à planter ?

Selon les espèces de plantes potagères et d’aromatiques, nous allons privilégier le semis ou la plantation.

Stricto sensu, nous semons uniquement des graines ou semences. Ainsi nous ne semons ni l’ail ni la pomme de terre, nous plantons le caïeu de l’ail et le tubercule de la pomme de terre. Les sélectionneurs et quelques rares jardiniers peuvent toutefois semer des pommes de terre. Ils auront en effet récolté les semences des fruits, lesquels ressemblent à de petites tomates. Notons également que nous parlons parfois de semences de pommes de terre pour les différencier des pommes de terre à consommer. Mais il s’agit bien de tubercules, qui seront plantés !

Fruits de pomme de terre
Des fruits de pomme de terre, non comestibles – © David Midgley

Très souvent, nous pouvons semer des graines dans des godets, mini-mottes, puis lorsque les plants deviennent suffisamment grands, ils se plantent au potager. Il est devenu courant d’acheter directement des plants à planter sur le marché au printemps ou dans les jardineries. Les gammes de plantes s’étoffent avec le temps, nous pouvons trouver aujourd’hui de plus en plus d’espèces de jeunes plants dans les jardineries. Dans les légumes très courants, nous trouvons les laitues et les choux vendus en mini-mottes. Mais il n’est plus rare de trouver également des épinards, de la mâche ou des betteraves. Je privilégie pour ma part les semis et à l’occasion seulement je me procure ces petits plants, soit tôt dans la saison, soit parce que un semis n’a pas levé.

Pour les plantes aromatiques vivaces comme la ciboulette, l’origan, le romarin, le thym, la sauge, il peut être plus pratique de se procurer des plants directement à planter. Par exemple, il est possible de semer de la sauge officinale, mais à moins de prévoir un champs de PPAM (plantes à parfum, aromatiques et médicinales), il n’est pas très utile de se procurer des graines. D’autant plus que la sauge se bouture facilement !

Tableau sur les semis à télécharger

J’ai préparé un tableau à télécharger qui récapitule pour les espèces les plus courantes de plantes potagères et aromatiques. Pour chacune d’elle je vous dit s’il est préférable de semer ou planter. Pour une même espèce, je recommande parfois le semis et la plantation. Comme nous l’avons vu, selon la période de l’année il peut être plus pratique de se procurer des plants que de pratiquer le semis. De même pour les semis difficiles à réussir. Exemples :

  • Les semis précoces de laitues peuvent demander du temps pour former des plants, achetez quelques mini-mottes que vous planterez sous un tunnel ou un châssis froid ;
  • si vos semis de tomates ont filés, achetez quelques plants à la fin du mois d’avril ;
  • le semis des céleris peut sembler long, fastidieux et aléatoire quand on débute, dans ce cas il est peut être préférable d’acheter quelques plants déjà bien robustes.

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Techniques de semis

Il existe différentes méthodes pour semer les graines. Les plus utilisées sont les semis en godets, en terrines, en mini-mottes, en pots, en plaques alvéolées. Découvrons plus en détails ces différentes techniques.

Le semis en terrine

Le semis en terrine est un semis indirect qui permet de semer assez dense afin de sélectionner les plants les plus vigoureux. Ces plantules seront déterrées délicatement plus repiquées dans des godets ou des pots afin de poursuivre leur croissance. C’est le type de semis que je préfère pour les solanacées comme les tomates, aubergines, piment etc.

Voici mes meilleurs conseils pour réussir vos semis de tomates.

Le semis en pot

Le semis en pot est idéal pour les jardiniers citadins qui n’ont pas de parcelles de jardin. De nombreuses espèces peuvent se tenter en pots ou en jardinières comme les aromatiques et les potagères à cycle court de préférence : radis, laitues, chicorées, épinards, roquette etc.

Découvrez ici mes conseils pour le semis de basilic en pot (et en godets).

Le semis direct

Dans le cas du semis direct, les graines sont plantées directement à leur place définitive en pleine terre. Ce type de semis est obligatoire pour certaines espèces comme la grande majorité des légumes-racines, par exemple la carotte. Pour d’autres espèces il est facultatif mais à souvent le grand avantage de générer des plants robustes. Si le sol est bien vivant, les racines s’associent rapidement avec les mycorhizes.

Ce type de semis est souvent le plus délicat à réussir car les conditions évoquées précédemment doivent être réunies et elles sont tributaires de la météo et des soins du jardiniers.

À lire : Conseils pour réussir vos semis directs en été.