La coccinelle asiatique ou coccinelle arlequin est devenue une espèce commune de nos jardins de France métropolitaine. Son polymorphisme étant très varié et apparaissant essentiellement au niveau de ses élytres, il est possible de la confondre avec d’autres espèces de coccinelles. Alors comment s’assurer de reconnaitre la coccinelle asiatique ? Comment la reconnaitre au stade larvaire et adulte ? Quelles sont les confusions possibles ? Nous allons répondre à ces questions dans cet article.
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Reconnaitre les larves de Harmonia axyridis
Chez toutes les espèces de coccinelles nous pouvons compter quatre stades larvaires que nous appelons L1 à L4. Le premier stade (L1) est le stade qui suit l’éclosion des œufs et L4 est le stade qui précède la nymphose.
Au stade L1, les larves de la coccinelle asiatique sont de couleur noir à gris foncé et mesurent environ 2 mm. Il est très difficile de reconnaitre l’espèce à ce stade ! Les larves sont assez peu mobiles et doivent trouver de la nourriture rapidement, si bien qu’elles se nourrissent de la coquille de leur propre œuf. Elles peuvent aussi se nourrir des œufs de leurs congénères pas encore éclos. Il vaut donc mieux être un bébé coccinelle précoce ! Les femelles adultes pondent généralement les œufs au milieu de colonies de pucerons, les larves trouvent ainsi rapidement leurs premières proies.
Au stade L2, nous pouvons observer deux taches jaune-orange sur le premier segment de l’abdomen. Elle double aussi de taille pour mesurer environ 4 à 5 mm. Toutefois il est encore possible de la confondre avec d’autres espèces de coccinelles au même stade larvaire.
À partir du stade L3, il est facile d’identifier la larve de la coccinelle asiatique. Elle mesure environ 6 mm et nous pouvons observer des taches jaune-orange aux extrémités des cinq premiers segments de l’abdomen. Elle porte également des épines souples sur le thorax et l’abdomen. Cette silhouette hirsute lui donne un côté plus agressif que les larves de la plupart des autres espèces de coccinelles.
Le stade L4 est aussi très identifiable. Sa taille atteint désormais 10 mm. La couleur des taches est d’un orange plus marqué, les segments 4 et 5 de l’abdomen ont de nouvelles taches sur les excroissances dorsales. Cette larve est très mobile et mange de nombreux pucerons.
Reconnaitre la coccinelle asiatique adulte
Identifier la coccinelle asiatique adulte est une mission qui peut s’avérer délicate. Sa variabilité de couleurs est si importante qu’il existerait près de 120 formes différentes à travers le monde. De plus en Europe, nous pouvons observer davantage de formes mélaniques que dans les autres continents envahis par H. axyridis. Les formes mélaniques ont des élytres noires à taches orange-rouge, les non mélaniques ont les élytres orange-rouge à taches noires. Toutes ces formes sont issues de la variation au niveau d’un seule gène, appelé le gène pannier.
Les motifs et couleurs des élytres
Dans les formes non mélaniques, le nombre de points varie de zéro à 19 points noirs sur fond jaune, orange ou rouge. Les points sont globalement mal dessinés. Les formes mélaniques présentent quant à elles des élytres noires avec de deux à quatre taches orange à rouge. Dans nos jardins il est assez courant d’observer la forme a 19 points noirs.
Trois motifs typiques du pronotum
Les motifs sur le thorax ou le pronotum permettent généralement de confirmer qu’il s’agit bien de H. axyridis. Trois motifs sont caractéristiques :
- Le motif qui forme la lettre « M » : Lorsqu’on observe la coccinelle tête vers le haut, on peut observer cette lettre « M » dessinée en noir sur fond clair. Vous pouvez voir un beau M sur la troisième coccinelle de la troisième ligne de la planche ci-dessus.
- Le motif de la « patte de chat » est une forme atténuée de la lettre « M ». Par exemple sur la quatrième coccinelle de la seconde ligne.
- Dans les formes mélaniques on peut voir une tache noire centrale en forme de trapèze avec deux grandes taches claires et rondes sur les côtés. La lettre M est alors totalement effacée.
La couleur des pattes
Les pattes de la coccinelle asiatique sont de couleur orange ou marron. Cette caractéristique permet dans certains de confirmer ou d’infirmer son identification.
Confusions possibles
La coccinelle arlequin n’est pas la seule espèce polymorphe et il est facile de s’y méprendre avec des espèces indigènes.
La coccinelle à deux points
Tout d’abord, une espèce très commune en France, l’Adalie à deux points, Adalia bipunctata, présente également des formes mélaniques chez l’adulte et compte jusqu’à 24 formes décrites. Son pronotum présente deux grandes taches claires sur les côtés ainsi qu’une petite tache claire qui forme le « M » caractéristique de H. axyridis. Il faudra observer la couleur des pattes pour s’assurer qu’il s’agit bien de l’Adalie à deux points, en effet celles-ci sont noires contrairement à la coccinelle asiatique qui a les pattes orange ou marron.
La coccinelle des pins
Du même nom de genre que la coccinelle asiatique, la coccinelle des pins, Harmonia quadripunctata, présente également une « patte de chat » sur son pronotum. Pour l’identifier, nous pouvons compter au minimum neuf taches sur son pronotum. Quant à ses élytres elles présentent un liseré blanc situé en périphérie. Sa larve aux stades L3 et L4 est aussi très ressemblante mais présente des taches oranges sur les quatre premiers segments de l’abdomen et non sur cinq.
La coccinelle à dix points
Une autre espèce assez difficile à différencier est Adalia decempunctata ou la coccinelle à 10 points. Elle a une belle patte de chat sur le pronotum et un polymorphisme élytral important : de zéro à dix points noirs, jaunes ou orange sur fond orange, noir ou brun jaune. Pour la reconnaitre le premier critère à prendre en compte est la taille de l’adulte. La coccinelle à 10 points mesure de 3 à 4 mm contre 5 à 8 mm pour la coccinelle asiatique. Vous conviendrez qu’entre la plus grande coccinelle à 10 points et la plus petite coccinelle arlequin, la différence est mince ! Toutefois la plupart des coccinelles asiatiques mesurent tout de même plus de 7 mm. Le second critère différenciant est la présence d’une bande plus claire en périphérie des élytres.
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