Découvrez mon potager bio

Je me suis rendu compte que je ne vous avais jamais présenté mon potager familial. Certes vous avez pu le voir à travers les photos de mes articles mais je ne vous l’avais jamais présenté officiellement. Où je cultive ? Comment je cultive ? Quelles plantes poussent dans mon potager ? Comment je compte faire évoluer mon potager ? J’y répond à travers cette petite visite virtuelle.

 

Situation géographique

Berge de la Loire au niveau de Sainte Gemmes sur loire (un des trois segments)
Berge de sainte gemmes sur loire (un des trois segments du triangle vert)

Je n’ai pas la chance d’avoir un potager attenant à ma maison mais j’ai cependant la chance de pouvoir le cultiver dans une zone que l’on appelle le triangle vert. Il s’agit d’une plaine horticole située au sud d’Angers. Les trois segments du triangle sont la Loire, la Maine et une longue arrête de schiste qui le « clôture ». Cette géographie particulière confère un microclimat et une qualité de terre (de type sableuse) qui a fait, et fait toujours le bonheur des agriculteurs. D’ailleurs cette zone emploi plus de 1000 salariés dans le secteur de l’agriculture. Vous l’avez compris, avec l’avantage que me procure cette situation géographique je n’ai pas le droit de rater mes cultures !

Un potager familial

Vue satellite des jardins familiaux
Vue satellite des jardins familiaux

Mon potager fait parti d’un groupement de jardins géré par une association « Les petits jardiniers de la treille ». C’est ce qu’on appelait avant les jardins ouvriers, aujourd’hui on préfère parler de jardins familiaux, ce qui est plus vivant, d’ailleurs les jeunes enfants adorent aider leurs parents. Ma parcelle fait quasiment 300 mètres carrés et se situe a une vingtaine de mètres d’une route ou le trafic est a certaines heures assez conséquent. C’est le bémol de ma position car mon potager reçoit forcément des métaux lourds des voitures. J’ai acquis cette parcelle en décembre 2012 ce qui me laisse encore peu de recul sur le dit microclimat, quoique j’ai pu voir un peu de précocité par rapport a quelques collègues blogueurs. En ce qui concerne la terre j’ai déjà pu me faire une bonne idée : sableuse, elle est donc légère et facile à travailler, ce qui m’a agréablement surpris par rapport à mes anciens potagers. Par contre elle demande des arrosages fréquents mais assez peu conséquents. Dans une terre argileuse on aurait recommandé l’inverse (arrosage conséquent mais peu fréquent). Pour les outils, dès que le sol est un peu sec les dents de la grelinette ou de la fourche bêche remontent sans rien soulever. Donc même si je ne pratique pas le retournement pour décompacter le sol je dois utiliser une bêche. Ceci dit la plupart du temps un simple passage au croc est suffisant.

Avantages et inconvénients des potagers familiaux

Ne jugez pas la décoration des jardins des autres. Chaque objet a une raison d’y être.

Ce qui est vraiment bien dans ce type de groupements de potagers c’est l’entraide qu’il peut y avoir. Généralement les anciens aiment donner leurs conseils, fort de nombreuses années d’expériences, aux plus jeunes jardiniers. J’ai appris grâce à eux de nombreuses petites astuces que j’ai appliqué ensuite dans mon potager. Un autre avantage c’est la part de générosité, une année dans mon ancien potager j’avais oublié de faire mes semis de poireaux, un de mes voisins m’en a donné une bonne centaine prêts à être repiqués. Je n’hésite pas à leur rendre l’appareil en leur offrant des variétés un peu étranges, oui il m’est arrivé de passer pour un original !

Vue globale du potager
Vue (presque) globale du potager. Cliquez pour agrandir

A l’inverse, un inconvénient majeur est la discrimination envers les jardiniers « écolos » de la part de quelques puristes du traitement chimique et du potager tradi à la française. Impossible de cultiver sans se prendre des remarques de voisins entièrement fermés sur les pratiques nouvelles et agroécologiques. Aucune adventice n’est autorisée, la « commission propreté » est là pour vous le rappeler et vous inciter à quitter l’association si vous ne rentrez pas rapidement dans les clous. Un vrai manque d’ouverture d’esprit au jour où il grand temps de changer nos pratiques de jardinage. Tous les étiquetés « écolos » finissent par quitter ou se font virer de l’association et mon tour viendra bien assez vite.

Concernant le jardin en lui-même, un inconvénient de ce type de potager, c’est la pression des ravageurs et des maladies. En effet, du fait de la grande surface cultivée avec tous les jardins, les ravageurs et les maladies sont beaucoup plus présents. J’avais prévu les doryphores, j’en ai eu. Le mildiou ? pas encore cette année, je touche du bois. Une des raisons à cette pression de ravageurs est que certains jardins sont traités et sont tellement propres qu’ils ne peuvent pas abriter les insectes auxiliaires, notamment l’hiver.

Héritage de l’ancien locataire

En arrivant dans ce potager j’ai du m’adapter aux allées déjà tracées et aux plantes pérennes que je ne compte pas supprimer, bien entendu. J’ai hérité de :

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  • Un rang d’asperges de 4 ou 5 ans, d’une dizaine de mètres
  • 3 pieds de vignes de la variété ‘Chasselas’, j’ai hâte qu’ils parviennent à maturité !
  • 4 poiriers : 2 ‘Conférence’ et 2 ‘William’. Ils ont bien fleuris cette année et portent beaucoup de jeunes fruits.
  • Des fraisiers de la variété ‘Charlotte’. J’ai rajouté une variété que j’adore, la ‘Mara des Bois’

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Poiriers
Poiriers

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Découpage du potager

Mon potager est découpé en une quinzaine de planches de cultures de 1.2 mètre de large et de 4.5 à 5 mètres de longueur. Chaque planche de culture est séparée par un passe pied de 25-30cm, ce qui permet d’accéder à toute la largeur de la planche sans tasser la terre.

La tomate, une passion qui s’accentue

Mes plants de tomates
Mes plants de tomates

Au fil des années j’étoffe ma collection d’anciennes variétés de tomates et je leur consacre toujours un peu plus d’espace au potager. Je ne cultive pas toutes les variétés tous les ans mais c’est bien par manque de place et parce que ma compagne de supporterait pas plus de semis dans l’appartement ! Cette année mon potager accueille une cinquantaine de plants. Pour mes variétés favorites j’ai 4 ou 5 plants, pour les autres variétés j’en plante au moins 2. Mes tomates sont associées à des plantes compagnes, voir le paragraphe un potager fleuri.

Un potager, expérimental

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Les trois sœurs (Haricot, Maïs, Potimarron)
Les trois sœurs (Haricot, Maïs, Potimarron)

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Si vous ne l’avez pas remarqué dans mes articles, j’aime expérimenter, et notamment tester de nouvelles associations végétales. Je vous retourne vers mon article sur les 8 associations que je teste cette année (bon en fait j’en ai un peu plus depuis la publication de l’article). Ci-contre une photo des trois sœurs (Maïs, Haricot à rame, Potimarron). Les haricots à rame poussent plus vite que prévu, je placerais des cannes de bambous pour qu’ils grimpent dessus.

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Un potager, diversifié

« Les monocultures sont presque toujours prédisposées à la maladie » Miguel Altieri

La diversité est un maître mot en bio. La diversité de plantes permet entre autre de limiter les maladies et les ravageurs souvent oligophages (qui mangent une seule espèce de plante). Vous avez déjà pu vous en rendre compte dans les paragraphes précédents, mon potager est loin d’être une monoculture. Je diversifie les espèces mais aussi les variétés d’une espèce qui ne vont pas réagir de la même façon face à une maladie (ex: différentes variétés de tomates). Et 300 m² ça se remplit plus vite que l’on ne croit.

Un potager, fleuri

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Au premier plan fleurs de fenouil, de soucis puis de bourrache (puis culture d'oignon).
Au premier plan fenouils, fleurs de soucis puis de bourrache (puis culture d’oignon).

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Une bonne partie des plantes cultivées ont besoin d’être pollinisées. J’en parle plus en détails dans cet article. Les fleurs simples sont un bon moyen d’attirer les pollinisateurs et les auxiliaires comme les syrphes qui vont réguler les insectes ravageurs.
Au potager le but est créer des petites plates bandes fleuries et d’intégrer au maximum des fleurs dans les cultures. Par exemple dans mon potager sous les poiriers j’ai planté une lavande vraie, une sauge officinale, de la mélisse, de la pimprenelle, des capucines, des menthes (dont la menthe des cerfs que je recommande fortement), du thym. A l’autre extrémité du potager une de mes planches de cultures fait place à de la bourrache, des soucis, des fenouils que je laisse monter en fleur. Parmi les tomates encore peu de fleurs au moment ou j’écris cet article, mais on peut y trouver de la bourrache, des roses d’indes et œillets d’indes, quelques fleurs de vesces que j’avais volontairement laissées après ma culture d’engrais verts, de la centaurée barbeau. Une plate bande de mélisse et de cosmos accueille des jeunes brocolis.

Abeille butinant une fleur de bourrache
Abeille butinant une fleur de bourrache

Deux tunnels de cultures

Sous l’un de mes tunnels je cultive des melons et des concombres. Sous l’autre des poivrons, piments, aubergines et de la marjolaine. Pour faciliter l’arrosage j’utilise un tuyau micro-poreux.

Tunnel de poivrons piments aubergines marjolaines
Tunnel de poivrons piments aubergines marjolaines

Perspectives, évolution du potager

A l’avenir j’aimerai casser le côté rectiligne du potager, en feng shui il s’agit d’apporter du yang, créer des surprises, mélanger encore plus les plantes. Je m’intéresse aussi de plus en plus aux principes de la permaculture. Notamment en plaçant au plus proche de sa maison (en l’occurrence de ma cabane) les plantes qui demandent le plus de soins (arrosage, tuteurage, récolte (laitues, radis, plantes à mesclun, haricots) en s’éloignant on place des plantes qui demandent moins de soins (maïs, courges, potirons etc…)

Autre perspective, je compte consacrer quelques mètres carrés à une culture perenne pour avoir du mulch permanent.

Et enfin je pense qu’a l’avenir je mettrai une serre, qui permet quand même de gagner quelques mois de cultures dans l’année.

Voilà, j’espère que vous avez apprécié cette petite visite, si vous avez des questions n’hésitez pas à laisser un commentaire ci-dessous.

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17 commentaires

  1. Bonjour Aurélien,
    Merci pour cette très belle balade, ton potager est très beau et surtout très bien pensé ! Bravo à toi :)
    Belle journée,
    Madorre.

    1. Merci beaucoup Leila !!!
      Au fait, ça l’a fait la culture des engrais verts ?
      A très bientôt,
      Aurélien

  2. juste admirative!!!!moi qui est déja du mal à garder ma jardinière de persil, menthe, thym etc… cramée par le soleil en haut de mon 4èmé étage!!!lol

    1. Merci Lydie !!! ça me fait vraiment plaisir que tu me soutiennes !
      Je trouve que c’est plus facile de cultiver en pleine terre qu’en jardinière. Les aromatiques en pot ont besoin de pas mal d’eau au final.
      A très bientôt miss milieux ;)
      Aurélien

  3. Un plaisir de découvrir ‘enfin’ ton potager. Nature, gourmandise, curiosité, rêverie … bien-être. Félicitation pour ton potager et pour ton article.

  4. Bonjour Aurélien,

    Bravo pour les associations expérimentales, ça demande de l’organisation tout ça !

    Je vois sur tes photos qu’il n’y a pas de paillage/mulch, sans doute par manque de matière si j’ai bien compris ton projet de « culture pérenne » et ton intérêt pour la permaculture (dont c’est une des bases : ne jamais laisser le sol nu).
    Certains proposent de semer des épinards dans les passes-pieds : l’avantage c’est que ça germe très vite et couvre vite le sol, mais personnellement, j’ai du mal à piétiner quelque chose qui se mange (même si dans ce cas, on ne les mange pas). J’ai fait dans mon potager une allée en trèfle, et ça c’est pas mal. Si tu l’arroses autant que le reste, il pousse bien et tu peux le tondre ou le faucher pour le mettre autour de tes cultures (et il fixe l’azote dans le sol si tu le sème dans les allées).
    Sinon, il y a le « sauveur des jardins bios » : le broyeur, pour avoir son BRF tout frais.

    Dans mon potager fouillis, j’ai remarqué que beaucoup de cultures se débrouillaient toutes seules d’une année sur l’autre : je n’ai jamais eu à ressemer la mâche ou le persil après un premier semis ; et les fleurs (soucis, bourrache, julienne-des-dames…) également.

    Bravo pour ton potager et cet article très bien fait :)

    1. Bonjour Felice,

      Merci beaucoup pour ton commentaire encourageant !!

      En effet comme c’est ma première année dans ce potager je manque cruellement de biomasse pour en faire du mulch. J’ai bien cultivé des engrais verts au printemps, ils m’ont permis de faire un peu de mulch qui a été rapidement assimilé par le sol. Je pensais au départ mettre de l’herbe et du trèfle dans les allées du potager mais dans ce jardin familial on a obligation de les laisser nues…

      Je n’aime pas trop non plus marcher sur la nourriture ;) les épinards c’est une bonne idée, comme les bordures de mes planches sont légèrement en pente je vais tenter quelques semis à ces endroits.

      Pour la culture pérenne je pense semer du trèfle incarnat.

      Je n’ai plus qu’a visiter ton blog qui m’attire déjà vu la petite description de ton commentaire.

      Bonne journée et à très bientôt,
      Aurélien

  5. Bonjour Aurélien alors c’est comme moi tu a un jardin familiaux c’est vraiment sympa et en plus une bonne surface!! ici aussi on se donnent des conseils et on partagent nos semis c’est vraiment conviviale . Ton potager est a croquer !!

    Bonne saison et bonnes récoltes

    A bientôt Nancy

  6. Bonjour Aurélien,
    Après cette présentation, je donnerais cher pour aller me promener dans ce potager ! J’ai voulu utiliser la fonction ci-dessus « Inscrivez-vous à notre newsletter »mais j’ai l’impression que ça ne marche pas. Peux-tu me dire comment faire ?

    1. Bonjour,
      Oui je vais voir prochainement comment fonctionne cette option de plus près et développer l’espace utilisateur du site. Pour s’inscrire à la newsletter il vaut mieux passer par les formulaires colorés, par exemple en bas de cet article, juste avant les commentaires.
      https://tous-au-potager.fr/lutter-contre-mildiou-bicarbonate-soude/
      Le formulaire a disparu de l’article « découvrez mon potager », c’est un souci lorsque j’édite un article, je vais corriger ça au plus vite. Ha la la je passe plus de temps dans le code source du blog que dans mes articles eux mêmes ! ;-)
      Bonne journée,
      Aurélien

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